Gonzague Dambricourt

beaux et sensibles

Ce soir les gens sont beaux et sensibles

Tous munis de leur parefeu humain, ils s’évitent mais ne peuvent s’empêcher de s’observer avec une discrétion qu’ils imaginent grande.

Coups d’oeils furtifs, admiratifs, jaloux, chacun se dévisage en évitant soigneusement tout contact visuel. Même quand au fond, ils donneraient tout pour qu’on les regarde, une fierté idiote les en empêche.

La grand-mère assise au milieu d’eux, avec sa veste à carreaux noirs et blancs, ses grosses lunettes, sa peau un peu abimée, semble se demander si elle est encore compatible avec ce monde.

Pendant ce temps j’observe, le casque sur les oreilles, me demandant ce qui les anime. Et quelle est la fragilité qui les pousse à vouloir faire croire qu’ils sont si forts.

Quitter la version mobile