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A la conquête de la véracité. Ou de la vérité.

Chevalier

Récemment, j’ai participé à une petite conférence locale (Amiens) sur le web2.0

Le but était de présenter ce que l’on appelle aujourd’hui le web2.0, ses enjeux et les outils existants à des acteurs locaux (dis donc, deux fois le mot “local” en deux paragraphes)

Cette réunion a été l’occasion de renforcer une idée que j’avais déjà : les gens sont vraiment peu au courant de ce qui se fait comme outils sur Internet.

En l’occurence pour des PME nous avons abordé le côté pratique de Plaxo et de Google Apps (ainsi que tout un tas d’autres applis), le côté confidentialité des données etc.

Puis pendant la présentation de Wikio une des personnes qui assistait a émis des doutes concernant le bienfondé de la plateforme notamment car le contenu aggrégé peut être rédigé par n’importe qui.

C’est étonnant mais pour moi cet aspect ne me semble même pas dangereux : on accorde aussi du crédit à des journalistes qui ne maîtrisent pas leur sujet et parfois ce sont les éditeurs de contenu sur internet qui corrigent (souvenez vous de l’affaire Arash D.)

Certes des amateurs peuvent écrire sur tout et n’importe quoi mais grâce – entre autres – aux commentaires le tir peut être rectifié et les informations qui ne sont pas véridiques peuvent alors être corrigées.

Le contenu généré par l’utilisateur est évidemment susceptible de contenir des erreurs, qui peuvent être propre à la méconnaissance du sujet et dues à une volonté d’en dire plus qu’on en sait. Comme dit le dicton, “moins on en a plus on l’étale” et c’est un des risques à courir quand on lit des sites “CGU”. Il faut un minimum de recul.

Quand nous avons eu cette remarque sur la véracité des contenus diffusés sur Wikio et Internet en général, j’ai répondu à la personne par un exemple un peu spécial : en parlant de cette histoire de texto que N. Sarkozy aurait soit disant envoyé…. Et qui pourtant était un article émanant de journalistes “professionnels”. On avait là le petit exemple facile du fait qu’il n’y a pas que les “amateurs” pour émettre des informations infondées, difficiles à vérifier ou déformées.

Sur ce, il a embrayé sur le sujet de la crédibilité des blogueurs , des gens qui sont “achetés” par les marques et là je n’ai pas manqué de rappeler que cela ne se produit pas forcément “que” sur les blogs (d’ailleurs j’espère que ça ne se passe pas trop) mais que les journalistes à qui on paye de jolis voyages au Canada ou en Espagne – pour les journalistes automobiles par exemple – ça n’est pas si rare que ça.

Bref c’était intéressant mais n’a pas trop ébranlé la confiance relative que j’ai en – non pas la blogosphère mais – l’ensemble des sites auxquels les utilisateurs peuvent contribuer.

Ces sites ont tous leurs problèmes, leurs défauts. Mais avec le temps, je suis convaincu qu’ils mûriront et gagneront en qualité / sérieux. Evidemment, c’est à tous les acteurs du domaine de “travailler” à cette fin.

Vous en pensez quoi ? Vous tombez souvent sur des informations complètement erronées (genre un site internet qui fait croire que Nicolas Sarkozy est président, que Carla Bruni a fait de la chanson et que Ségolène Royal n’est pas un robot, qui fait croire qu’on a marché sur la Lune et que Michael Jackson a violé des enfants) ?

( Mon texte contient peut être des imprécisions / inexactitudes …. c’est du contenu généré par un amateur 😉 )

17 réponses sur « A la conquête de la véracité. Ou de la vérité. »

Comme tu le dis justement je pense qu’un contenu généré par un utilisateur n’est pas un problème du moment que les autres utilisateurs peuvent mettre le doigt sur les erreurs et inexactitudes.

Quand on voit le journalisme en France et quand on lit certain blogueurs on est en droit de penser que les blogueurs ne sont peut être pas si “pourris” que ça.

Au moins sur un blog on peut lire les réactions des visiteurs, un journaliste ne vérifie pas forcément ses sources.

Je pense qu’il ne faut pas généraliser, il y as des bon journaliste sérieux, qui vérifie leurs sources, et de bon blogueurs qui écrivent avec leur tête, qui écrivent des informations vérifié mais qui aussi parlent d’eux, de leur vie et donc de choses vraies.
Tout comme il y as des journalistes vendues, qui écrivent des articles suite à de beaux cadeaux en nature. Et des blogueurs qui font des article juste pour l’argent et le traffic.

Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac, ne généralisons pas.

Le lecteur doit garder un œil critique et croiser les informations.

Merci pour cet article Gonzague,

Pierre

J’ai constaté que dans 95% des cas, lorsqu’un sujet que je connais est abordé dans les médias, il y a un nombre important d’inexactitudes voire d’erreurs grossières sans qu’il n’y ai de corrections possible.
Le système de CGU type Wikipédia ou de commentaire m’inspire donc nettement plus confiance grâce à l’interractivitée qui manque aux médias traditionnels.
Je partage donc tout a fait ton analyse.

C’est vrai, le journaliste n’est pas infaillible et loin de là, je m’arrache souvent les cheveux lorsqu’ils abordent des sujets juridiques.

Mais il ne faut pas oublier que les journalistes comme les blogueurs restent des êtres humains qui ne sont pas à l’abri de faire des erreurs. Et pour moi, c’est le travail du lecteur que d’être capable de jauger la crédibilité et la pertinence de l’information.

Et c’est en cela que réside la faiblesse des blogs : lorsqu’un journaliste publie un article, le lecteur va pouvoir juger du crédit qu’il va lui accorder en fonction du journal, en fonction de la renommée de l’auteur, en fonction du sujet… tandis que pour un blogueur, c’est beaucoup plus difficile, l’utilisateur lambda n’est pas capable au premire coup d’oeil de juger de la qualité du contenu. Pour arriver à jauger le crédit que l’on peut accorder à un blogueur, il me semble qu’il faut avoir un oeil exercé et une certaine habitude de la blogosphère.

Et dans cette mesure, j’estime que wikio et tous les diggs-like sont des catastrophes car ils abreuvent le lecteur d’une quantité phénoménale d’informations en oubliant le critére de qualité. Wikio et les diggs-like, ça reste un truc de geeks fait par des geeks pour des geeks.

Et d’ailleurs dans cette optique j’ai un projet qui va permettre de mettre la blogosphère en valeur vis à vis des utilisateurs lambdas. Je crois que Guillaume (LiberT-fr.com) t’en a touché un mot par mail ce week-end. ;p

J’étais présent à la même réunion. A ce jour j’avais tenté de mettre en place un forum sur le site, mais j’en ai provisoirement bloqué l’accès, compte-tenu de la quantité d’inscriptions de type spam de gens venus là pour vanter la qualité de certains médicaments (bleus ou équivalents) ou les charmes de certaines jeunes filles qui cherchent à faire payer l’accès à leur site affriolant.

J’ai fait un essai: http://www.tourismecondeenbrie.com/blog pour lequel je n’ai mis de lien nulle part, sauf ici.
Mais avant de le personnaliser, je me pose cette question:
N’y a-t-il pas le même risque avec un blog qui puisse être installé et lié au site ?
Quel conseil me donnerais tu ?

Pour moi ça ressemble à la méfiance irrationnelle que les gens avaient, il y a encore quelques temps, pour la sécurité bancaire sur internet…

Les utilisateurs étaient intériorisés par un prétendu “pishing” effectué sur les sites de vente en ligne eux-même (quid des kaptcha et autres ssl ?) alors qu’ils ne sont toujours pas vigilants lorsque Paypal (en fait les pirates) leur fait croire qu’ils doivent aller saisir des informations personnelles sur un site au nom de domaine obscur…

Je pense qu’il faut prendre les médias 2.0 pour ce qu’ils sont (autant de visions singulières et passionnantes sur des sujets extrêmement variés) plutôt que pour ce qu’ils ne sont pas (une source indiscutable d’information, qui serait encore plus fiable que wikipedia ???).

Mais ce genre de conférence n’est-elle justement pas faite pour faire disparaitre ce genre de méconnaissance du web 2.0 ???

S’il y aune chose de sûre (mais pas forcément vraie), c’est que les médias traditionnels comme la télé et les journaux/magazines se gourent souvent en matière d’informatique/hi-tech/internet/web2.0, ils ne s’y connaissent tout simplement pas!
Je préfère croire un Gonzague ou un Loïc (pour ne citer que les plus connus) plustôt qu’un PDD quand il s’agit d’une infos geek.

Je pense qu’on peut trouver des erreurs chez tout le monde donc sur tout les blogs. Après il y a les utilisateurs qui peuvent compléter avec les commentaires.

Mais après les utilisateurs doivent rester objectifs et aller vérifier les informations 😉

Au niveau des rédacteurs qui se font “acheter”(louer c’est plus adapté), ce n’est pas une mauvaise chose. Un blogueur ou un journaliste qui reçoit un cadeau pour parler d’un produit, en théorie, il l’accepte parce que le produit lui plait. Si on lui offre, c’est qu’en théorie le sujet à aborder contre le cadeau correspond à sa ligne éditoriale. En d’autres termes, ce genre de pratique n’est autre qu’un coup de pouce, une idée d’article.Après, est-ce que les lecteurs ont forcement besoin de savoir si l’article était spontané ou pas pour l’apprécier? chacun se fait son idée. Cette pratique, qui se nomme aussi stealth marketing si je ne m’abuse est très courante…bien plus qu’on ne l’imagine 😉 heu gonzague, si je te paye est ce que tu peux écrire un billet sur les waders pour la pêche au pingouin?

@Clément : hmm tu peux aussi recevoir un produit sans même avoir à l’accepter (oui ça arrive) et tu peux aussi ne pas parler de tout ce que tu reçois 😉

Le “vrai” journalisme n’existe plus. Le vrai journalisme c’est l’investigation, le temps de la recherche, le temps des preuves. Aujourd’hui, tous les journaux sont aux mains de groupes soit financiers soit industriels. Faut pas aller chercher loin. Les journalistes sont, comme beaucoup de profession, soumis à la pression des chiffres et des résultats.

D’où les bourdes, les loupés, les approximations.

Pourquoi par exemple aucun média n’a parlé du freeze ? Bah, finalement, à part un truk de geek qui ne touche que certaines personnes, y a pas d’audience probable dans un sujet comme ça. De plus ce n’est pas réellement de l’info mais plus du magazine. Vous me direz, un 20 heures aujourd’hui c’est un mag, pas un journal d’infos (la célèbre rubrique du 13h de pernaud “les métiers oubliés” en est le plus bel exemple).

L’argent touche et porrit l’information depuis les années 70. Avant cette date, les reportages n’avaient pas le meme ton, la meme profondeur.

A mon avis plus que la pression financière, ce qui tue le journalisme, se sont les lobbies. Le journalisme est un milieu fermé avec ses modes de pensée, ses manières de faire les choses. Même si ils s’en défendent, la pensée tend naturellement à s’uniformiser.

Ce qui me plaît dans les blogs, c’est la candeur dans la démarche. Les blogueurs ne sont pas des professionels, on ne leur a pas enseigné de méthode de travail, ils improvisent, ils font les choses au feeling et au final je pense que le lecteur est plus touché, il est plus sensible.

Par contre, ce qui me fait un peu peur, c’est que la blogosphère a également tendance à s’uniformiser, les blogueurs se rencontrent, se connaissent, se fréquentent. Et au final sans doute sans le vouloir, ils s’influencent mutuellement.

Il faudrait que tous les blogueurs vivent reclus, comme ça pas de risque de créer un lobby des blogs. 😡

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