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La dame assise dans la rue

La dame dans la rue

Elle est là assise. Au premier coup d’oeil je me dis qu’elle a remplacé les punks qui font la quête. Je continue à marcher. Deux secondes plus tard quelque chose sursaute dans ma tête, j’ai raté un détail bizarre et mon petit cerveau m’en avertit.

Elle est en fait très bien habillée, bien maquillée mais est assise sur le sol avec sa valise et son sac à main. Un second regard me montre qu’elle semble pleurer.

Premier mouvement en tête , l’idée d’aller l’aider. Je commence donc à marcher vers elle quand je vois la police intervenir pour voir ce qui ne va pas. Ma démarche stoppée, je me dis “il me faut une petite photo c’est tellement étrange”. Sachant que j’étais quand même pris de pitié par cette personne, j’ai hésité à faire la photo et je voulais la faire discrètement. Seulement voilà, avec le reflex, c’est pas très discret. Hop je me planque derrière un truc et j’ai réussi à avoir ce que je voulais :

La dame assise sur le sol, le sapin de Noël et la police en reflet dans la vitre de l’agence France Télécom.

Pincement au coeur cette image, car c’est bientôt Noël, il pleuvait, et cette dame était là toute seule , abandonnée, pleurant. Je serais bien allé l’aider.

Oui l’image est un peu floue, je n’avais pas mon 50 mm avec moi et c’est shooté à la sauvette

35 réponses sur « La dame assise dans la rue »

pas mal comme composition faite à la va vite!

Un message à caractère social… c’est fort: nöel, une sorte d’espace commercial, une femme perdue, les keufs qui rapliquent pour lui dire quoi? qu’elle dérange? si elle est perdue?

Pov’tite dame…on est souvent abandonné dans la vie mais à ce point et à cet âge là c’est plus dur de s’en relever je pense…On voit que t’as un grand coeur Gonzague et ça fait plaisir !

Lovny : merci . peut être était elle un peu malade (mentalement je veux dire) car elle était réellement bien habillée et avait ses deux bagages.

Toujours est-il que quand je vois ça , ça me donne plus envie de pleurer que quand je vois les jeunes qui font la quête car ils ne sont pas seuls eux

je suis pas vraiment d’accord avec le fait que les jeunes ne sont pas seuls…Tu sais il y en a qui le sont vraiment, la différence c’est qu’ils ont de l’énergie eux pour aller de l’avant…Ensuite si ça se trouve même bien habillée comme tu dis elle n’était peut être pas malade mais s’est peut-être aussi faite expulser (ou vidée par son mari) ? Tu sais à Paris, il y a pas mal de vieux qui vivent dans 12 ou 13 m2 car même s’ils ont bossé toute leur vie leur retraite ne suffit pas…

Erf, ça m’arrive defois de tomber sur des gens dans le RER, et qu’ils se confient à moi. Une dame de 70 ans environ, qui allait à l’hôpital pour un traîtement de son cancer, on a parlé de Nation à Charles de Gaulle – Etoile. Je peux vous dire qu’elle était pas bien la tite dame, mais je pense que ça lui a fait du bien de parler avec un “petit jeune” comme elle a dit. 😉

Y a quand même un truc ou deux qui me dérangent dans tout ça, déjà le fait d’avoir comme premier reflexe de prendre cette scène en photo. Même si le vrai premier réflexe a été de se retourner pour aller voir ce qui se passait avant de s’aperçevoir que des policiers étaient déjà sur les lieux. Ca fait un peu paparazzi des temps modernes. Et puis il aurait peut être fallu flouter le visage pour éviter à cette dame de se retrouver sur Internet, vu par des centaines (milliers ?) de personnes dans cette situation. Capturer un instant n’est pas tout.

En travaillant dans une entreprise avec une clientèle aussi large que celle de FT, je me retrouve très souvent face à des gens qui n’ont plus rien (argent, santé, amis ou famille), ou qui comme tu le supposais pour cette dame sont atteins d’alzheimer, des gens qui quelque fois sentent très fort l’alcool même à 10h du mat, des gens isolés. Je crois qu’avant de travailler je n’avais pas conscience à quel point nous sommes dans des situations privilégiées, et à quel point les “marginaux” que j’avais étudié en socio ne le sont pas tant que ça…

Boris : il y a avait la police et j’étais en retard à l’anniversaire de ma grand mère

Alesas @ Matthieu M : pas de flou elle est méconnaissable

AdR : si je n’avais pas remarqué les punks je n’en aurais pas parlé 😉

Oli : sorry

Ulrich : je trouve que c’est beau de les écouter

Matthieu M . : ne t’inquiète pas les gens n’ont pas attendu d’avoir des reflex numériques pour prendre des photos de la misère. Et la misère n’a pas attendu les appareils numériques pour être là.

LG : oui c’est vrai, nous avons de la chance

Célina à tout dit, le fond de ta pensée et de ton geste et plus que humble, le fait de montrer que la misère peut être autour de nous sans pour autant être visible au premier coup d’oeil.

Un peu voyeuriste la photo, surtout sans flou ni rien. Et j’aime bien “Je serai bien allé l’aider”, c’est ce qui fait souvent toute la différence : la pensée et l’acte. C’est dommage.

Ceux qui y voient un message social, oulà… En cette période de l’année et avec ton statut de blogueur influent, un lien vers les restos du coeur ou le téléthon, aurait été socialement un peu plus percurtant 🙂

Dommage again.

Alexandre : ça m’énerve beaucoup les gens qui voient le mal partout. Si la police n’était pas là j’y serais allé.

Et je n’ai jamais dit que je donnais un message social ni prétendu avoir un quelconque statut.

Basta please.

Rien à dire sur ton attitude ou la photo, mais est-ce que la dame aimerait se trouver en photo sur un blog avec des centaines ou des milliers de visiteurs qui voient sa détresse ? Personnellement je n’aimerais pas, et attention aussi au droit à l’image…

euh… faut pas pousser non plus, sinon on arrête tous de prendre des photos dès qu’il y a des passants… le sujet c’est cette femme certes, son désarrois, sa souffrance, etc. maintenant je doute que cela lui porte préjudice, sans compter que Gonzague n’a en aucun cas, enfin je suppose, l’intention de lui nuire. Il faut y voir d’un cas concret une idée générale, c’est tout. Sur le moment on se demande tiens qu’est-ce que c’est ? que lui arrive-t-il ? a-t-elle besoin d’aide ? et Gonzague a juste immortaliser ce moment, lui il l’a fait alors que le reste des badauds passent s’en soucier… ça serait plutôt ça le drame.

Je trouve l’article tres beau (ecriture, photo).
Mais ça fait toujours mal au coeur de voir la misere.
C’est sur on peux pas vivre dans l’utopie tout le monde rit, tout le monde est heureux, meme si j’ai mes malheurs quand je vois ce genre de situation ça me chagrine quand meme.

Cette femme, si elle tombe sur ton blog et est très très très procédurière, peut aisément te trainer devant les tribunaux.

Même si l’article montre bien que tu magnifie la personne et la situation c’est quand même une image qui porte atteinte à sa dignité et au respect de sa vie privée :s
Enfin rassure toi tu ne risques pas grand chose du tout au vue de l’émotion sincère et du message que tu fais passer. Si t’avais mis comme commentaire à cette photo : “Olol² teuhma la daronne ! L fé tro pitié looooooool mdr xpldr” ça aurait été plus problématique :p

Bon après je fais que te prévenir hein. Moi à ta place je la laisserais comme ça mais c’est bon de savoir que ça tombe quand même sous le coup de la loi en théorie.

Je crois que n’importe quel lecteur de Gonzague sait que cette photo n’est pas là par hasard ou pour faire dans le voyeurisme.

Quand à l’atteinte à la vie privé … plus d’un album de vacances flickr ou Picasa mériterais un procès des filles bronzant sur plage. Allez leur jeter la pierre en premier.

C’est une photo sensible qui devrait amenez à une introspection. Pas une demande de justification.

Je me permets de réintervenir…

Babriel, tu dis “Atteinte à la vie privée sur la voie publique… c’est limite.”

Effectivement. Je le maintiens même si les termes que j’ai employés sont effectivement mauvais :p
On a deux jurisprudences qui s’appliquent à ce cas. Premièrement la jurisprudence Erignac (je n’ai pas les dates sous la main je dis ça de tête) qui impose un respect de l’intimité de la vie privée.
Et on a aussi une jurisprudence rendue en date du 7 juin 1986 par la 1ère chambre civile de la Cour de cassation qui pose comme une faute le fait de prendre en photo une personne sur la voie publique. On retient cette faute en fonction du cadrage ciblé ou pas sur cette personne.

Amicalement.

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