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la vie

la deuxième fois

cela faisait quelques temps que ça me démangeait.

quitter paris, respirer un air différent. ou de l’air tout court.

ça se passe en bord de mer, il ne fait pas aussi beau qu’anticipé .. le nord conservera donc la réputation que transmettent les journaux télévisés depuis des années.

il fait quasiment noir, il est neuf heures du soir et les maisons s’illuminent au grès des écrans de tv. mass media bonjour. enfin je dis ça en adorant internet.

bref. je sors chercher l’objet convoité dans un garage. bien verrouillé et jamais utilisé : c’est le vélo de mon père (i).

le passage d’un lourd vélo parisien de vingt deux kilos au poids plume de cet engin est saisissant .. j’en avais perdu mes repères et c’est avec précaution que je parcours les premiers mètres : plus bas, selle minuscule, freins très mordants.. miam

direction la digue .. sans en savoir la longueur exacte … la machine s’élance contre le souffle qui agite souvent les côtes. un bonheur pour les poumons, cela dit pas difficile quand on vient de paris, on respirerait n’importe quoi en trouvant ça bien.

fendre l’air, croiser des cerfs volants qui s’animent, des enfants… la semi pénombre appelle à la prudence.

cela dit je me dirige tout de même vers la falaise qui relie la petite ville à boulogne sur mer. pas la meilleure idée que j’ai eu mais c’est excitant.

il fait vraiment peu lumineux et se diriger tient de la devinette. pratique quand le sol est un mélange de boue séchée, d’herbe parsemée de trous irréguliers et qu’on ne les voit pas.

j’avance. j’avance encore et encore , passant à travers un grillage éventré depuis déjà six ans. distinguant des formes que je pense humaines ou animales, une peur enfantine me traverse, l’impression que des âmes sont allongées là. imagination trop puissante, ce ne sont que des morceaux d’herbes qui vacillent.

arrivé au niveau des bunkers, c’est le doute : est-ce que les chiens du clochard appelé jésus vont se mettre à aboyer? rien. le silence contraste étonnamment avec un endroit qui abritait avant des canons pointés sur les côtes anglaises.

retour progressif vers la piste cyclable longeant la route descendant vers ma petite ville… descente dans le noir, sans phares. excitant.

un nouveau tour de digue à une vitesse qui me vaudrait un courrier si des radars étaient installés sur la digue, à la place j’hérite du hurlement d’un homme qui n’apprécie pas l’allure adoptée.

puis je monte dans le nord de la ville, quelques amis y résident. c’est un calme pas senti depuis quelques mois qui s’installe.

le seul endroit vraiment “lumineux” , c’est la maison de retraite où néons et télévisions éclairent les habitants.. pincement au coeur en se souvenant que mon grand père était là avant.

circulation fluide. j’veux dire.. pas une seule voiture en vue, même pas une voiture tuning… on compte les humains sur les doigts d’une seule main.

deux à trois kilomètres de rues désertes plus tard, je redescends.. me faire un aller retour sur la digue pour la deuxième fois

il n’y a pas à dire : un weekend de trois jours suffit à me convaincre d’habiter en bord de mer plutôt que de me bousiller les poumons à paris

^_^ il va falloir patienter un peu mais j’y viendrai

30 réponses sur « la deuxième fois »

Très joli billet poétique !

Moi qui prévoyait de nettoyer mon vélo pour aller en cours, ça me donne plus envie de le faire maintenant.

Même si l’ambiance ne sera pas la même, j’aurais au moins le plaisir de fendre l’air :).

Sur ce bonne nuit.

Gonz’, si tu rentres un peu dans les terres, normalement il fait meilleur.
On a eu un sale temps, mais il suffit de faire quelques kilomètres en t’éloignant de la côte et tu trouves le soleil, enfin presque. 😉

c’est si vrai…profitons du web pour partir loin loin loin, peu importe la ville, la grisaille, le metro. Et si le web nous rapprochait finalement de la nature et des vraies valeurs? Bravo Gonzague 😉

il y a bien longtemps que j’ai eu ce cheminement de pensée gonzy 😉

ex parisien pure souche , je vis maintenant au bord de la mer , sud ouest hein ! pas le nooooooooooord ! ! !

et je garde le plaisir de paris pendant de cours weekends , avec le bonheur d’être toujours à contre courant dans les transports , ils descendent , je monte !

après , quand tu veux pour un WE découverte dans le coin 😉

C’est amusant, on retrouve ceux qui habite Paris et qui veulent aller vivre en province et les provinciaux qui veulent aller vire à Paris.
Je comprends ton envie d’aller ailleurs, se faire réveiller par des cloches et des oiseaux, c’est plus agréable que des klaxons, bruits de moteurs et autres (si tu peux ouvrir la fenêtre). A chaque fois que je vais à Paris, ce qui me surprend toujours, c’est le brouhaha continu, et la masse de gens.
L’Est est sympa aussi ! C’est grand soleil en ce moment !

C’est tellement vrai… 🙂
Mais sinon les majuscules c’est pour quand ? parce que ca fatigue là à force… 😉

Sympathique à lire, comme toujours ! Dommage que la présentation du ton texte soit aussi épurée 🙂
Paris ou les cotes, le choix est rapidement fait pour moi ! Une autre façon de vivre, d’autre gens, une autre vie en gros … Surement plus ressourçante et captivante d’une certaine manière !

Il faut un peu des deux tout de même ! Puis revenir dans un périmètre d’enfance plus proche est toujours plus agréable, c’est la “maison” ! 😉

Une petite préférence pour la côte atlantique également, moins de caractère, mais le beau temps est un chouillat plus présent (sans parler des îles aux climats si original ! sans citer l’Ile de Ré !)

Gonzague, si un jour tu souhaite respirer un air un peu plus pur et rester proche de paris tout en étant en ville, passe sur orléans. C’est mignon tout plein et tu sens réellement la différence au niveau de l’air… Si tu aimes le vélo tu as des centaines de kilometres de pistes et surtout si tu aimes le vélib on a le velo+ =D

Blague à part tres beau billet 🙂 Un retour à la simplicité…

C’est clair que le bord de mer c’est vraiment génial, mais apres on est parfois plus souvent sous la flotte et des températures froides selon les côtes…

Mais tu as tout a fait raison, Paris c’est bien mais y vivre c’est difficile a cause de la pollution qui est mauvaise pour la santé pollution…

OOOhhhh gonzague.

C’est trop mimi, tu fais de la poésie.

Moi qui suis Breton j’ai trouvé ton texte trèèsss…. Parisien.

Y’a que vous pour vous transformer en Bambis après avoir vécu des choses aussi simples.

Bref.

Thb : humm je n’appelerai pas ça poésie mais merci ^^ `
Daniel : je ne sais pas combien de temps…. la famille c’est fatiguant 😛
Simon : rah :/
Rémi : ahhh je ne suis pas allé trop à l’intérieur hihi , quant aux lapins mangeurs d’hommes j’ai entendu parler d’un lapin qui avait tué un chasseur… :s
achymi : s’il naît … c’est pas ici 😛
Yael : ouiiiii
Bao : pareil
Moitah : bon comme je disais au dessus je n’appelle pas ça poème mais merci hihi
Sven : il faut que je vienne … y a un train qui passe chez toi ?
Jerinn : bien sûr j’étais parmi les “provinciaux” avant et Paris ça fait briller tes yeux. enfin je ne me considère pas parisien pour autant 😀
Jay : comme ça
Pilou : 🙂
molles : le doigt que j’utilise pour taper sur shift fait grève héhé
Jovien : comment voulais tu le présenter ? :mrgreen:
Sql : ah il fait bon comme ça à Orléans ? 🙂
wawa : c’est pas grave la flotte et le froid ne m’inquiètent pas trop ^^
Benny : c’est vrai . .. j’ai grandi à la mer j’étais habitué à ce “confort” qu’est l’air, le vent… . Donc tu as très probablement raison mais ça n’est pas dérangeant , moi ça me fait du bien
Julie : j’y retourne bientôt ^^

une autre facette? t’es un nouveau alors^^ 😉
C’est du Gonzague, c’est du bon, une habitude

Un doigts attitré à la touche Shift qui n’est pas en grève, une structure moins monobloc, enfin, c’est très visuel quoi 🙂
Toi qui travailles dans un domaine où l’apparence est importante, tu devrais avoir quelques idées ! Surtout sur une photo :p idem sur un jolie texte !

Mais ça reste un avis subjectif !

Rien de plus beau que les côtes du nord, les plages racontent l’histoire. Les “blocos” ne sont plus que des ruines mais ils rappellent le passé. C’est vraiment le meilleur endroit pour se reposer, apprécier le large, le sable qui fouette les mollets lorsqu’il y a du vent. Mine de rien, le ciel et la mer sont gris mais les plages du sud ne vaudront jamais le calme et la beauté qu’on peut trouver la haut…

La prochaine fois, roule jusqu’à Noeux les Mines ! Maintenant que j’y réside, on ira skié sur d u vrai plastique (bon, sur de la vrai fausse neige si tu préfères à Comines), ou encore faire du ski nautique sur un vrai lac artificiel :p

yes gonzy , bordeaux à 1h ou ychoux à 20mis , comme tu le sent la maison est ouverte , même si avec celle que je construit y’a un peu de taf ! ! ! !

mais sinon quand tu veux !

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