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Test: Vélo Voltaire

Après un peu de temps passé à vélo musculaire, revenons sur un vélo électrique dont l’assistance dépote pas mal, le Voltaire. Mix de modernité et de l’héritage “classique” du vélo hollandais, réussit-il le pari?

Comme d’habitude avant d’entrer dans les détails je vous propose la vidéo du test, filmée à l’aide de Matthieu:

Voltaire?

Voltaire c’est en plus d’être un mec un peu connu, le nom d’un vélo créé par Gabriel Ecalle et Grégoire Lieurade, deux enthousiastes qui ont décidé de faire un vélo conçu à Paris, assemblé en France par Cycleurope.. Leur boite s’appelle Asphalt Bike et ils comptent bien vous faire avaler des kilomètres… à vélo 😉

J’ai eu le plaisir de les rencontrer une première fois en Octobre 2020 pour essayer un prototype, puis de les revoir en Septembre 2021 pour échanger à nouveau et cette fois emmener une de leurs créations le temps d’un test.

Ces rencontres m’ont permis de voir à quel point les garçons et leur équipe sont passionnés et cherchent à passer outre les difficultés et obstacles que représentent la conception d’un vélo.

Comment décrire le Voltaire “Bike”?

Le Voltaire est à un vélo à assistance électrique à cadre ouvert, animé par un moteur intégré à la roue arrière et avec transmission à courroie.

Il a une esthétique très classique mais intègre un écran (non tactile) dans son guidon. Parmi ses spécificités, il intègre la batterie dans le tube de selle, intègre des éclairages, propose une connectivité Bluetooth/3G/GPS.

L’écran non tactile du vélo Voltaire ainsi que le lecteur de badges NFC en dessous.

Sur le style des vélos hollandais, il propose une conduite assez “droite” et relaxée, idéale en ville. L’ensemble vélo-accessoires est bien accordé, entre les poignées surpiquées, les gardes boues chromés, la sonnette.. :

Le Voltaire est équipée d’une très jolie sonnette Crane Suzu, dont la sonorité est impeccable.

Disponible dans une seule taille pour le moment, il est en revanche proposé en 3 couleurs.

Assistance au taquet, dans un moteur discret

Roue arrière du vélo Voltaire, on aperçoit le garde boue avec feu intégré, le frein à disque, la courroie.

Si le moteur de 250w du Voltaire est suffisamment discret pour être quasiment invisible de profil, il est pourtant bien là quand il s’agit de vous assister. Le moteur est un M060 de chez Mivice, il ne pèse que 1.5 kilo et propose jusqu’à 35 Nm de couple.

La transmission à courroie assure un silence appréciable.

Le vélo propose 2 niveaux d’assistance (Eco & Vif) ainsi qu’un mode Mécanique.

Le mode Eco s’est révélé bien suffisant pour moi au quotidien, le mode Vif lui est vraiment une sacrée assistance qui sera rassurante pour ceux qui pensent ne pas être physiquement à la hauteur. Le vélo aide donc beaucoup. Il n’a pas montré de signe de faiblesse dans des montées comme celles qui font partie de mes chemins quotidiens.

A mon goût – et c’est très personnel – il aide un peu trop mais encore une fois je pense que ça sera idéal pour bien des gens. Mon point de vue est de préférer une expérience plus sportive.

La fluidité de l’assistance est très correcte pour un moteur “roue”, aidée par les capteurs de couple dans le pédalier ainsi que par le développement logiciel effectué par Voltaire.

Le haut de l’écran du Voltaire. Celui-ci affiche l’heure, la vitesse, l’état de la batterie et un compteur de “trip”.

Le Voltaire est un vélo “mono vitesse” il n’est donc pas possible de moduler celles-ci.

Pour le mode Méca, je l’ai un peu testé mais ça n’est pas franchement agréable de propulser 21.5 kilos de métal du coup .. utile pour ceux qui veulent galérer (comme sur la majorité des V.A.E).

Niveau conduite et expérience en déplacement, le Voltaire est maniable et agréable à utiliser.

Une autonomie un peu limitée

Le vélo a un format de batterie “tubulaire” assez original qui vient se loger sous la selle, ce qui donne au passage une sacrée dimension à son emplacement.

Celle-ci est amovible en soulevant la selle et possède une sorte de dragonne qui aide à l’extraire. Elle est verrouillable en bas du vélo pour limiter les risques de vol.

Composée de cellules Lithium-Ion Samsung, elle a une capacité de 362 Wh , fonctionne en 36V/10A.

L’autonomie du vélo s’en ressent puisque s’il atteint 50km en mode Vif (et un peu en éco), il sera difficile de faire beaucoup plus à moins de faire le poids d’une crevette et d’avoir le vent dans le dos. La marque annonce entre 50 et 80 km , le chiffre le plus réaliste dans un usage mixte est donc aux alentours de la cinquantaine, sauf à être 100% en Eco ce qui vous poussera plus près des 65km.

Là où certains concurrents permettent jusqu’à 70km d’autonomie réelle, la batterie du Voltaire a moins de capacité que pas mal d’autres marques. Ce n’est pas gênant au quotidien si vous intégrez l’idée qu’il vaut mieux la recharger régulièrement. Au moins, celle-ci charge rapidement puisque qu’en 2h30 vous êtes prêt à repartir.

A ce sujet autre bémol, l’écran du vélo n’indique pas l’autonomie restante en pourcentage ni en kilomètres estimés ce que je n’ai pas trouvé pratique.

Un vélo connecté.. utilisable à moitié sans téléphone

Malgré son look que l’on a évoqué “classique”, le Voltaire embarque de l’électronique , bien sur à la fois pour gérer l’assistance électrique, mais aussi pour son aspect connecté.

Cela se passe à travers plusieurs composants. L’expérience utilisateur peut se faire soit à travers un badge NFC (vendu avec le vélo) ou avec l’application mobile de la marque.

On verrouille & déverrouille son vélo avec l’un des deux. Une fois verrouillé il se met “sous alarme” avec un détecteur de mouvements qui fait sonner & cligner le cycle en cas d’alerte puis envoie une notification au propriétaire.

A ce sujet, l’alarme sonore du Voltaire est quasi inaudible donc il faudra plutôt se fier aux alertes sur le téléphone.

Je parle de vélo utilisable à moitié sans téléphone car s’il est vrai que vous pouvez allumer/éteindre le vélo avec un badge, vous ne pourrez pas changer les niveaux d’assistance sans celle-ci ni régler la luminosité du phare avant. On est donc semi dépendant du smartphone. En tout cas pour un usage quotidien simple, le badge se révèle simple & efficace.

En évoquant l’application, celle-ci est à l’heure actuelle est assez simple mais fonctionnelle (cf vidéo) :

Autre note tout à fait personnelle, à mon goût quitte à faire un écran qui affiche si peu de choses, je préfère l’approche de Vanmoof.

Accessoires et équipements

Le Voltaire est vendu “tout équipé” c’est à dire qu’il vient avec:

Les phares avant/arrière, l’arrière s’allumant d’ailleurs en actionnant le frein arrière & étant joliment intégré dans le garde boue:

Le freinage est assuré par des freins à disque hydrauliques Tektro, qui n’étaient pas parfaits sur mon vélo de test mais je soupçonne un réglage améliorable:

Niveau pneumatiques, dites bonjour aux Road Cruiser PlusGreen Compound” de Schwalbe, dont la bande de roulement est fabriquée à partir de matières recyclées (et renouvelables). Ces pneus ont une sous couche anti crevaison de 3mm et même s’ils ne remplacent pas une suspension, ils absorbent suffisamment les petites irrégularités de la route.

Un bloque roue AXA que l’on aperçoit ici sur la roue arrière :

Evidemment vous l’aurez aussi compris, des gardes boues.. Et comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessus, une béquille centrale, assez rare sur les vélos et du coup participant à son originalité.

Le porte bagage Pelago avant que l’on voit sur la photo est vendu comme accessoire pour 95 euros, on peut aussi décider d’avoir un panier pour 110 euros. C’est une très belle marque basée à Helsinki, et c’est agréable de voir proposés en option des composants de cette qualité.

La marque propose aussi une batterie additionnelle pour 270 euros (assez accessible par rapport à ce qui se pratique en général sur ce type de produits), un chargeur additionnel pour 80 euros (là aussi raisonnable) et une chaîne antivol Axa pour 45 euros.

Au global il y a quand même un effort à souligner sur ces points.

Alors du coup au global?

S’il n’est pas fait pour “moi” (et c’est là qu’il faut reconnaitre mes préférences: j’aime les vélos sportifs, qui me sollicitent plus), le Voltaire – pour une première version – est très bien exécuté.

Bien équipé, pas trop trop cher (2390 euros), et mécaniquement plutôt simple, il ne devrait pas être l’objet de mauvaises surprises pour ses propriétaires.

L’assistance – puissante – rassurera les non aguerris des mollets, et l’aspect connecté du vélo est également un plus notamment quand beaucoup de gens sont réticents à investir par peur du vol. A noter que Voltaire propose en partenariat avec Allianz une assurance – 270 euros pour 2 ans.

Les petites choses à améliorer c’est peut être l’application, l’expérience d’interaction avec l’application, l’intégration et la protection de certains cables.

ça s’achète où?

Le Voltaire est en vente directe sur le site de la marque pour 2390 euros mais aussi dans 9 magasins. Comme d’ordinaire, je ne peux que vous suggérer d’essayer un vélo avant de l’acheter.

Merci à Matthieu Renaut pour m’avoir – une fois de plus – aidé à filmer et photographier cet essai, aux fondateurs de Voltaire pour leur patience à mon égard et pour le prêt du vélo

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