Catégories
les tests / essais / prises en main

Test: Cannondale Topstone Neo Carbon Lefty 1

Après plus d’un mois à son “guidon”, voici mon test – pas très technique – du vélo ??????? le plus cher ???? que j’ai jamais essayé. Alors, que donne ce Gravel très haut de gamme à assistance électrique?

Photo par Damien Roué de Phototrend

Commençons comme d’ordinaire par la vidéo que je vais largement compléter par écrit ici:

Gardez donc en tête que je ne suis pas “expert” en vélos, ni en vélo Gravel je livre donc comme d’habitude impressions et ressenti après un bon 300km avec l’engin, beaucoup dans Paris et au cours d’une belle sortie de quasiment 70 km à travers les chemins qui mènent jusqu’à Versailles.

Une petite merveille

Ancien propriétaire d’un Cannondale avec fourche monobras (appelée Lefty), j’étais content d’enfourcher à nouveau un de leurs vélos.

Et le Topstone Neo Carbon Lefty 1 est le premier gravel à assistance électrique que j’essaye. Ca faisait pas mal de nouveautés d’un coup .. et ça me faisait un peu commencer par la crème de la crème. Et une sorte d’alien dans le paysage.

En effet je préfère d’ordinaire commencer par des choses moins haut de gamme puis progressivement évoluer vers ce qui se fait de mieux, ça permet de voir les étapes intermédiaires en termes de composants, et parfois d’avoir d’excellentes surprises. Cela dit, dur de se plaindre quand on vous propose d’essayer un si beau vélo.

Alors tout d’abord rappel de ce qui fait une partie de son prix..

Des composants très haut de gamme

Le Topstone Neo Carbon Lefty 1 combine des composants de haut niveau.. en voici une petite liste:

  • Cadre Ballistec en carbone
  • Suspension Kingpin
  • Fourche monobras Lefty Oliver .. en carbone (et bien sur réglable)
  • Transmission SRAM Force sans fil avec shifters intégrés
  • Freins à disques hydrauliques SRAM
  • Moteur Bosch Performance Line CX (couple jusqu’à 85 Nm)
  • Ecran KIOX
  • Batterie Bosch PowerTube 500 Wh
  • Pneus Tubeless WTB Resolute 650×42
  • Eclairage arrière Supernova
  • Tige de selle en carbone

Rien que le groupe SRAM (on appelle ça un groupe, de composants) coute au moins 1500 euros (et encore), le cadre en carbone .. pareil.

Un poids contenu

Le vélo pèse (pesé par mes soins) 18 kilos. Ce n’est pas super léger dans l’absolu pour un vélo mais pour un modèle avec double suspension, moteur très haut de gamme.. il s’en sort bien!

Pour comparaison, le VAE Moustache Dimanche 29.5 Gravel qui n’a pas de suspensions pèse 18.6 kilos. Bon par contre il coute moitié moins cher.

La répartition des masses dans le vélo est excellente ce qui le rend très maniable et confortable.

La Nissan GTR du V.A.E

C’est un peu le terme qui m’est venu à l’esprit en l’essayant. Pourquoi? Car le prix du vélo choque au premier abord (8999 euros pour rappel). Mais quand on y pense il a des similitudes avec une excellente voiture, la Nissan GTR, qui (pour un prix plus bas que la concurrence d’ailleurs) propose des performances hors pair.

Une Nissan GTR – et donc je n’ai même pas choisi une Porsche – ce sont des composants haut de gamme, une expérience de conduite qu’il faut vivre pour comprendre.. à partir de 103 000 euros (et on monte à 210 000 euros sur l’édition Nismo).

Si on compare à une voiture plus basique, comme une Peugeot 308 SW, voiture à tout faire qui commence à 25 250 euros, la Nissan coute donc 4x plus cher. Et bien le parallèle existe dans le monde du vélo : un vélo à assistance électrique à peu près correct coute 2000 euros. Le Cannondale coute donc 4.5x plus cher qu’un vélo classique.

On voit sur ce vélo un très haut niveau d’intégration des composants avec par exemple dans le cintre le système de commande sans fil du dérailleur, qui intègre aussi le freinage hydraulique… côté cadre, intégration entre le moteur & la batterie Bosch, qui est tout de même amovible et que l’on peut aussi charger sur le vélo.. C’est dans un ensemble de petits détails que se fait la qualité d’un produit.

Après plus d’un mois à son guidon

Un premier bon signe pour ma part quand j’essaye un vélo.. c’est si je n’ai pas très envie de le rendre. Et là c’était totalement le cas. D’ailleurs merci à Cannondale et à son agence de me l’avoir laissé autant.

Le cintre Gravel

J’ai pris “possession” de la bête début Novembre. D’abord on s’habitue au cintre Gravel, j’ai vraiment plutôt l’habitude de guidons droits classiques. Finalement je m’y fais bien: on peut varier les positions – comme expliqué dans la vidéo – ce qui a l’avantage d’être moins fatiguant et plus adapté aux diverses situations.

Seule légère difficulté pour moi, c’est d’être très à l’aise avec le freinage. D’ailleurs les poignées de frein sont réglables (évidemment me direz vous).

La fourche Lefty

Je connaissais déjà la fourche Lefty (de l’époque où j’avais un Cannondale Badboy, magnifique vélo qu’un scooter est venu emboutir) et ici elle ajoute à la fois le fait d’être en carbone ainsi que des réglages : le rebond et la pression. Elle ne se débat que de 30mm ce qui sur le papier m’a semblé peu mais gomme en fait les aspérités de la route. Très confort.

Si vous roulez sur du plat, vous pouvez verrouiller la suspension.

La pression de La Fourche se fait avec une pompe à vélo et un petit tableau imprimé sur celle-ci indique les valeurs recommandées en fonction de votre poids. A noter aussi qu’elle propose un système de déverrouillage rapide de la roue hyper pratique qui vient aussi jouer sur l’étrier de frein.

La suspension Kingpin

Alors là c’est peut être le plus difficile à décrire des systèmes de ce vélo. Cannondale parle d’une “suspension” mais en fait il n’y a pas d’amortisseurs.

Cela repose donc autour d’un coté flexible au niveau du tube de selle, aidé par la maitrise de la fibre de carbone propre à la marque. Cela vient améliorer le confort ainsi que la motricité et est aidé par les pneumatiques de chez WTB.

Transmission SRAM

Le dérailleur sans fil SRAM

Comme expliqué plus haut et dans la vidéo, la transmission/dérailleurs sont ce qui se fait de mieux en sans fil: le système SRAM eTap AXS Force.

12 vitesses, qui passent sans fil, avec à l’avant du vélo 2 shifters (un de chaque côté et l’un controle la montée de vitesses, l’autre la descente). Sur ce modèle , le pédalier est mono plateau. La cassette arrière SRAM XG-1275, GX Eagle, 10-50, 12-speed elle va de 10 à 50 dents ce qui permet grosso merdo de monter aux arbres..

Sur le vélo qu’on m’a prêté l’ensemble n’était pas parfaitement réglé.. mais on sent d’une part la réactivité et la précision du système qui s’est tout de même révélé efficace lors de mon utilisation.

Sur plat, on peut s’amuser (même en ville) sans aller taper dans ce que fait un vélo de course, je dépassais tout ce qui bouge dans les rues de Paris.. déclenchant même le radar de la rue de Maubeuge.. (facile c’est un 30km/h).

Le système est réglable via une application mobile (Bluetooth) totalement optionnelle (pas beaucoup de réglages cela dit):

Bosch, royal.

On pourrait croire que j’ai des actions chez Bosch.. mais même pas. Et pourtant qu’est-ce que j’aime leur moteur Performance Line CX. C’est le plus haut de gamme chez eux et tout simplement une petite merveille.

L’assistance délivrée est fluide, sans mauvaise surprises, d’une grande fiabilité et le couple disponible est épatant avec jusqu’à 85 Nm. Le vélo atteint vite les 25-28 km/h max de l’assistance et après à vous de prendre le relais (la transition se fait un tout petit peu sentir mais pas de façon mécanique).

Les 5 modes d’assistance Eco / Tour / Sport / Turbo (et off) permettent à chacun de trouver la formule qui lui convient et de mon côté j’ai beaucoup utilisé le mode Tour. De temps en temps dans de belles montées on se plait à utiliser Sport ou Turbo.

La batterie amovible – et intégrée au cadre – Bosch PowerTube de 500 Wh permet d’atteindre 126 km en mode éco, 90 km en mode tour, 77 en sport et 62 en Turbo. Et j’ai pu vérifier les 90km en mode Tour!

Le tout – sur ce vélo – se pilote depuis le petit écran couleur Bosch Kiox:

Il est personnalisable, affiche de nombreuses informations et peut même afficher un tracé de trajet quand il est connecté à votre smartphone. Il communique avec l’application Bosch dédiée et vous pouvez alors retrouver un historique de vos déplacements, avec carte & statistiques:

La commande se fait par un petit ensemble de boutons déportés sur la gauche du cintre. Pas toujours hyper pratique d’accès mais en soit, en roulant normalement je ne le manipulais pas beaucoup.

Petit truc pratique: la batterie peut être chargée sans la sortir du vélo.

La gadoue

Une petite sortie à Versailles dans le froid, accompagné de Bertrand, cofondateur de LaMap, m’a fait ramener le vélo uuuuuuun peu sale. Et bien sur je n’ai pas eu le bon réflexe que d’aller le laver dans un endroit approprié .. ^^

En tout cas même sur ce terrain , il est plaisant à utiliser (sauf pour mes vêtements ou alors il faudrait installer de disgracieux gardes boues).

En conclusion

Qui a 8999 euros à me passer? ????????????????????????????

Blague à part, quelle petite merveille. J’ai rarement été si enthousiaste et je serais très curieux d’essayer la version non électrique de cette machine.

J’ai adoré tout le côté hyper naturel et fluide de ce vélo qui de par son côté très performant fait que l’on prend un réel plaisir à le “piloter”.

Petite bizarrerie, il n’a pas d’éclairage avant alors qu’il est équipé d’un éclairage arrière Supernova (relié à la batterie du vélo), je n’ai pas compris ce choix un peu dommage.

Aussi une particularité, c’est qu’au total pour ce vélo il y a trois apps (aucune n’est nécessaire à l’utiliser) : celle de Cannondale, celle de Bosch et celle de SRAM. Un côté unifié aurait été pas mal.

Vous pouvez retrouver la page produit de ce vélo sur le site de la marque.

Laisser un commentaire