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Test: Vélo cargo Urban Arrow Family

Un vélo cargo? Le terme aurait pu paraitre incongru il y a quelques années mais fait son bout de chemin dans nos villes & nos campagnes. Et les voyant fleurir à Paris, j’avais fort envie d’en essayer un.

Et la chance m’a souri, j’ai pu essayer ce qui est un peu le meilleur des deux mondes: un modèle de la marque réputée Urban Arrow, équipée d’un moteur Bosch ‘Cargo Line’ ce qui en fait un vélo cargo à assistance électrique.

Alors déjà avant de plonger dans le vif du sujet, c’est quoi un vélo cargo?

C’est un vélo dont la capacité d’emport est supérieure à un vélo traditionnel et qui peut prendre plusieurs formats dont voici les 3 principaux:

Le triporteur

Le triporteur, vous avez compris la logique, a trois roues. Il peut prendre la forme suivante par exemple :

Vélo triporteur de la marque Babboe

Long tail

Autre format que j’espère essayer plus longuement un jour, le Long tail est un vélo dont l’arrière est allongé par exemple la renommée marque Tern produit le GSD qu’apprécie beaucoup mon cher Brice Perrin qui finira par devenir ambassadeur pour eux:

Le biporteur

Vélo cargo avec 2 roues, et à l’avant soit une caisse soit un plateau de chargement (par exemple) comme l’Urban Arrow Family essayé dans cet article et en photo ci-dessous.

L’Urban Arrow Family ici aux mains de mon associé Baptiste

L’essai en vidéo

Une fois n’est pas coutume, avant de m’étendre un peu en diverses photos et écrits, je vous propose de voir la vidéo tournée à l’aide de Matthieu :

Pourquoi essayer un vélo cargo?

Comme je le disais en introduction de mon article, le vélo (et pas que cargo) se démocratise. Et ce format encore inhabituel et aux usages un peu plus spécifiques que les vélos “classiques”.

Je vois de plus en plus de familles transporter leurs enfants en cargo, longtail, triporteur, d’artisans transporter leur matériel en cargo et il me tardait de voir comment ça se “vit” au quotidien. Pendant un mois je me suis donc attelé à utiliser le chouette Urban Arrow Family dans mon quotidien, il m’a servi à transporter des gens et des objets.

Alors, ça donne quoi au quotidien?

Je suis plutôt habitué des vélos classiques, un peu dynamiques après avoir possédé pendant longtemps un Cannondale Badboy, un BMC Alpenchallenge AC01, un Cowboy V3 ..

Aussi passer à un vélo de 51 kilos, 2.60 mètres de long et 70 centimètres de large, ça change beaucoup de choses.

Commençons par la partie “statique” liée à ce cargo!

Le stationnement de jour

Le stationnement doit s’adapter

Le stationnement c’est l’une des choses pas évidentes avec un grand vélo comme celui-ci et ça n’est pas lié à ce modèle: trop large pour les attaches classiques de vélo, facilement gênant sur un trottoir, il faut encore que les villes & infrastructures s’adaptent pour accueillir mieux les vélos cargo. A côté de mon lieu de travail, ça s’est bien passé mais en visite chez les clients j’ai parfois fini sur des places moto.

Qu’est-ce que ça donne en comparaison avec mon expérience du vélo “classique”? De temps en temps la nécessité de se garer vraiment plus loin de ma destination.

Parfois on peut se stationner sur la terrasse – fermée – de clients .. et leur livrer du matériel

Petit point, le vélo est à assistance électrique et dispose d’un mode “Walk-Assist” qui peut aider à faire avancer à basse vitesse, utile si vous êtes particulièrement chargé.

Une fois qu’on a choisi son lieu de stationnement, le vélo est équipé d’une grosse béquille centrale qui lui confère de la stabilité et qui permet de faire monter à bord petits & grands en toute confiance.

Le stationnement de nuit

La nuit il n’était pas trop question pour moi de laisser le vélo dehors, à 5500 euros sur cette configuration, et sans savoir si c’est facilement volé.

Un beau bébé assez rarement aperçu dans des parkings souterrains

J’ai la chance d’avoir à mon adresse un parking moto et c’est donc là qu’un mois durant, je l’ai stationné et c’était rassurant.

Ici utilisé pour ramener une quantité de pâtes qui dépasse l’entendement

Tout le monde n’a pas à sa disposition cette possibilité & la taille du vélo le rendra difficile à rentrer dans certains immeubles/cours d’immeubles/maison donc c’est à prendre en compte lors de l’achat.

A noter que le vélo que l’on m’a mis à disposition est équipé d’un tracker GPS de ConnectedCycle et que si je devais acheter un vélo de cette valeur, je l’équiperais de la même chose.

Mise en marche et premiers tours de roue

Quelques étapes avant de partir, détacher la très grosse chaine que BizeBike m’a prêté avec le Urban Arrow, installer le compteur Bosch Nyon que je ne laisse pas sur le vélo, installer la batterie .. et attacher mon sac. En voiture Simone!

Les premiers mètres & kilomètres sont forcément de nouvelles habitudes à prendre, entre le gabarit du vélo (qui me permet quand même de me faufiler, mais moins qu’un vélo classique) et surtout la roue avant qui est loinnnnnnn devant.

Urban Arrow Family et à ses côtés le Veligo Cargo

Cette roue loin devant est en fait facile à “piloter” depuis le large guidon réglable mais c’est vrai que quand on roule & freine il faut garder en tête la longueur et le poids du vélo pour ne pas bloquer celle-ci.

Au final je prends vite mes marques sur ce vélo et la position de conduite assez droite & haute me plait beaucoup. Elle mélange une tranquillité, bonne visibilité et une forme de sérénité qui me sont agréables.

Confort & mécanique

Niveau confort, même si le vélo n’est pas suspendu, il absorbe très bien les multiples irrégularités des rues parisiennes et cela même avec un chargement conséquent.

On doit ça notamment au cadre en aluminium UA4 qui a une excellente structure mais aussi aux pneus Schwalbe Big Ben qui contribuent à un amorti tout à fait honnête.

Le vélo est équipé de pédales Syun-Lp C558 au revêtement anti-dérapant qui de leur côté sécurisent la conduite d’un véhicule de cette taille. Toujours pour la sécurité, le modèle que j’ai eu venait avec des freins Shimano Zee qui se sont révélés très efficaces & rassurants pour arrêter la bête une fois lancée, fut-ce dans des descentes ou dans des situations un peu dynamiques.

NuVinci onboard, un système où le mot “vitesse” n’existe pas

Au niveau transmission, le modèle que j’ai essayé venait avec un mix Enviolo Trekking, 36H / Enviolo Cargo, 36H. Et Enviolo / Nuvinci, c’est tout simplement bluffant: il n’y a pas de vitesses à proprement parler mais une infinité de positions sur la poignée, cela rend fluide cette partie et évite d’avoir à se demander si on est sur la bonne vitesse, en pédalant et tournant la poignée on “sent” si on est au bon rythme ou non. Très très confort. La version “Cargo” du système Enviolo est faite pour supporter les charges plus lourdes de ce type de vélos.

Une vidéo qui montre un peu le fonctionnement d’Enviolo:

L’assistance Bosch

A la base ce vélo m’a été prêté sur proposition de la marque Bosch qui – vous ne l’avez peut être pas raté – conçoit des systèmes d’assistance pour vélos. Et ici le but était de pouvoir tester la gamme “Cargo Line” du constructeur.

Le moteur Bosch Cargo Line

J’ai déjà essayé d’autres vélos équipés par Bosch, comme le Moustache Friday 27 FS 5 et le Cannondale Topstone Neo Carbon Lefty 1 qui étaient équipés “haut de gamme”.

Alors voilà pour mon premier test longue durée avec un Cargo, j’ai été gâté :

  • Moteur Bosch Cargo Line, 250W, 85Nm
  • Console Nyon 2021
  • Batterie Powerpack 500 Wh

Qu’est-ce que la ligne “Cargo” a des particulier? Elle utilise des pièces & des réglages adaptés à des vélos dont le poids de base est plus élevé et sur lequel il est possible de transporter des charges importantes.

Concrètement ce que cela donne c’est un vélo à l’assistance d’une fluidité & d’un confort très appréciables, le couple élevé de 85 Nm est précieux, l’assistance jusqu’à 400% est difficile à prendre en défaut. Ce que fait très bien Bosch sur ce point c’est vraiment de bien doser l’aide que son moteur apporte. Et pour avoir comparé avec l’assistance du Veligo cargo par exemple c’est le jour et la nuit.

L’autre chose qui est bien faite c’est l’intégration, à savoir à quel point les composants “communiquent” entre eux et pour ça la marque utilise un système qu’ils ont initialement développé pour l’automobile, le bus CAN. Cela rend possible & facile de mélanger les composants entre eux par exemple la “console” (l’écran/compteur) peut être choisi / changé, le vélo peut savoir qu’il est équipé de 2 batteries, la remontée de données entre les capteurs de température, de vitesse etc .

Côté “console/compteur” donc Bosch propose 6 modèles utilisables avec ses motorisations, le plus entrée de gamme s’appelle Purion et c’est un écran noir & blanc assez simple, et parmi le haut de gamme vient le Nyon qui lui propose un écran couleur haute définition, embarque 4 Go de stockage, du Bluetooth, du WiFi et c’est celui que j’avais en test:

Console Bosch Nyon

Depuis cette console tactile et les boutons physiques associés, on va donc pouvoir contrôler le niveau d’assistance du vélo, de bénéficier d’un guidage GPS, d’écrans personnalisables avec les informations que l’on veut afficher. Cette partie est plus visible dans la vidéo que j’ai fait sur le vélo que sur des photos.

La console Bosch Nyon est donc haut de gamme et j’avais à chaque fois peur de l’oublier sur le vélo… car un bel objet comme ça doit tenter les voleurs.

Les boutons qui permettent d’interagir avec l’écran du Nyon, de choisir les niveaux d’assistance etc

En parlant de vol, à partir de la console Kiox (modèle juste en dessous), il est possible d’acheter dans l’application mobile Bosch une option “Lock” qui fait qu’en cas de vol d’un des composants (moteur/batterie/compteur) il sera inutilisable. Cela complique par exemple le vol d’un vélo sans son compteur puisqu’il sera verrouillé mais à aucun moment cela ne fait communiquer le vélo avec le monde extérieur (par 4G par exemple).

Sur cette partie du produit, même si j’aime beaucoup cet écran tactile Nyon, je reste plus partisan des solutions basées sur smartphone, qui ont déjà un grand écran et dont les différentes applications GPS sont déjà excellentes. Même si je comprends l’intérêt de ne pas sortir son smartphone pour avoir le guidage..

Transports de gens

Même si à la base l‘Urban Arrow Family est plutôt destiné à transporter 2 enfants avec sa banquette & ses 2 ceintures 3 points, on peut très bien y transporter des adultes tout en ayant pas mal de place pour les jambes grâce au grand bac avant (fait de polypropylène expansé et encadré d’aluminium). Et puis je n’ai pas d’enfants donc c’était moins facile à tester pour moi… 🙂

Le fond du bac est percé pour évacuer l’eau et il présente deux petites marches latérales (de chaque côté) pour aider les enfants à grimper à bord. La banquette peut être complétée d’une banquette additionnelle en face, permettant d’emmener 3 enfants, ou la marque Urban Arrow vend de nombreux accessoires qui permettent de parer à toutes l es situations.

Le centre de gravité du Family est assez bas et cela fait que même avec des gens à bord, sa maniabilité reste très surprenante, ce qui n’est pas pour déplaire car forcément, avant de l’essayer ça m’inquiétait un peu.

Transport de marchandises

Même si ça n’est pas son but initial, l’Urban Arrow Family s’est aussi révélé pratique dans une période où nous avions beaucoup de colis à livrer à nos clients, des écrans, des ordinateurs, des imprimantes.

Evidemment si c’est l’usage premier que vous allez faire du vélo, la marque a une gamme plus appropriée et appelée .. “Cargo” quelle surprise. Le modèle le plus long culmine à 294cm de longueur, ça doit être tout un truc à gérer.. 🙂

Alors, convaincu?

Après plus d’un mois avec ce magnifique vélo, je dois dire que je n’avais absolument pas envie de le rendre: il excelle en de nombreuses choses, il est très confortable et le fait de se dire qu’on aura toujours assez de place pour transporter des gens et / ou des objets m’a été très pratique.

J’étais déjà plutôt convaincu de ce que fait Bosch dans le domaine des vélos à assistance électrique, j’ai pu constater qu’ils étaient tout aussi bons dans le domaine des vélos cargos, le tout mêlé à la douceur de la transmission Enviolo fut un petit bonheur.

Evidemment, le prix, les dimensions et les contraintes liées à un vélo cargo peuvent faire réfléchir à deux fois mais quand on vit dans une ville comme Paris, une voiture n’a pas de sens en intramuros, alors que le vélo cargo si.

Heureux de participer à cette révolution de nos centre-villes.

La fiche technique du Urban Arrow Family essayé :

Cadre UA4 en aluminium

Moteur : Bosch Cargo Line, 250W, 85Nm

Batterie : Bosch 500Wh

Console : Bosch Nyon 2021

Transmission : Enviolo Trekking, 36H / Enviolo Cargo, 36H

Frein arrière : Shimano Zee + RT-66 203mm Disc

Frein avant : Shimano Zee + RT-66 180mm Disc

Feu arrière : Spanninga Plateo XE 6V-36V

Feu avant : Lezyne Power E80

Fourche avant UA rigide en acier

Guidon : Ergotec Moon Cruiser 25,4 noir

Tige : TranzX JD-ST17-2 noir 1-1/8 25,4 110mm

Tige de selle : Satori Trident 31,6 400mm noir

Selle : Royal Rio Plus

Pédales : Syun-Lp, C558

Roue avant : Ryde Andra 40 Double Wall 20” x 1.75

Roue arrière : Ryde Andra 40 Double Wall 26” x 1.75

Pneu avant : Schwalbe Big Ben 55-406

Pneu arrière : Schwalbe Big Ben 55-559

Garde-boue avant : SKS 65mm 20” noir mat

Garde-boue arrière : SKS 65mm 26” noir mat

Poids : 51 kg

Poids maximum autorisé : 275 kg pour les moteurs Bosch Performance

Dimensions : L 260 cm  x l 70 cm x H 110 cm

Merci encore à Bosch, Urban Arrow et BizeBike pour le prêt de cette grande merveille. Et merci Matthieu de m’avoir aidé à filmer la vidéo.

2 réponses sur « Test: Vélo cargo Urban Arrow Family »

Le mien arrive dans 2 semaines .. il remplacera la deuxième voiture pour les trajets de moins de 10km. Nous habitons à la campagne 😉

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